La Banque centrale commune des six Etats de la Cemac réalise son quinzième exercice excédentaire consécutif depuis la perte historique de 29,6 milliards de FCFA enregistrée en 2009.
La Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) croule littéralement sous l’or ou, plus exactement, l’argent. Les coffres de l’institut d’émission commun au Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad doivent être remplis à ras-bord. Au cours de sa session ordinaire du 26 mars 2025 à Malabo en Guinée équatoriale, le Conseil d’Administration a validé les états financiers de l’institution pour l’exercice clos au 31 décembre 2024, indiquant un bénéfice net de 354,7 milliards FCFA. Ces comptes ont par la suite été ratifiés par le Comité ministériel de l’Union monétaire d’Afrique Centrale (UMAC), l’organe statutaire qui sanctionne la gestion de la Beac, lors de sa session ordinaire du 28 mars dernier, toujours à Malabo.
Dans un communiqué de presse, le président dudit conseil, Ivan Bacale Ebe Molina, par ailleurs ministre des Finances, de la planification et du développement économique de la Guinée équatoriale, justifie la croissance de cet indicateur par « une gestion rigoureuse et transparente, axée sur la rationalisation des dépenses et l’optimisation des produits d’exploitation», sans oublier des « mesures mises en œuvre par le Gouverneur pour renforcer la gouvernance et améliorer la performance de l’institution ».
Le résultat 2024 est en hausse de 12,69% par rapport à l’exercice 2023. En passant le témoin à la tête de la Banque centrale en mars 2024, le gouverneur sortant Abbas Mahamat Tolli notait déjà que le bénéfice de la BEAC, à la fin de l’exercice 2023, à 310 milliards FCFA, se situait à « un niveau jamais atteint par le passé, alors qu’en 2016 le déficit structurel était de 50 milliards de FCFA. »
De fait, l’analyse des états financiers certifiés de la BEAC depuis une décennie montre une progression régulière des principaux agrégats de la BEAC. Dans leurs rapports successifs, les commissaires aux comptes expliquent que « les mesures de diminution des charges et d’augmentation des produits ont permis d’extérioriser des résultats bénéficiaires depuis 2017. » Par exemple, pour les comptes clos au 31 décembre 2023, les commissaires aux comptes notent que « les mesures de rationalisation des charges avaient permis de préserver l’équilibre financier de la BEAC, en réalisant un bénéfice net avant affectation pour l’exercice 2023 de 309,7 milliards FCFA, contre 114 milliards FCFA pour l’exercice 2022. »
Selon les bilans que nous avons consulté, la Banque centrale affiche ainsi un bénéfice cumulé de 962,7 milliards de FCFA de 2016 à 2024
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