Le Cameroun met les bouchées doubles pour moderniser son agriculture, moteur essentiel de son économie. Entre mécanisation, production record et ambition d’autosuffisance, le pays redessine son modèle agricole.
Le secteur agricole au Cameroun emploie près de 43 % de la population active et contribue à environ 15 % du PIB, selon la Banque mondiale. Malgré cette importance, la plupart des exploitations restent très petites, entre 0,5 et 2 hectares, avec une faible mécanisation et un usage limité d’engrais. Depuis 2018, une réforme ambitieuse s’est mise en place : le nombre de tracteurs modernes a été renforcé, avec l’installation, en 2025, de six engins de 100 chevaux dans des agropoles stratégiques. L’objectif ? Produire 2 200 tonnes de maïs, 9 850 tonnes de manioc transformé et développer l’élevage bovin grâce à 10 300 têtes annuelles dans ces zones rurales modernisées.
Sur le plan des cultures vivrières, les résultats sont déjà tangibles : la production de riz est passée de 314 000 tonnes en 2018 à 450 000 tonnes en 2022, soit une hausse de 43 %. Le maïs, autre pilier alimentaire, atteint 2,36 millions de tonnes en 2023, contre 2,20 millions en 2018. Pour soutenir cette modernisation, un Fonds National de Garantie Agricole lancé en 2022 couvre désormais 12 % des agriculteurs, avec un objectif de 25 % d’ici 2026. Parallèlement, plus de 1 800 km de pistes rurales ont été réhabilités depuis 2021 pour faciliter l’évacuation des récoltes.
Cette réforme agricole montre que le Cameroun ne vise pas seulement à produire : il veut transformer, irriguer, mécaniser, structurer ses filières pour garantir sa souveraineté alimentaire tout en générant des revenus durables pour ses agriculteurs.
Views: 1
