Dans une scène surréaliste, un évêque lance une formule choc qui enflamme le débat national : “Même le diable, qu’il prenne d’abord le pouvoir au Cameroun, on verra après.” Entre provocation calculée et résignation politique, l’image du “bon diable” s’impose dans le lexique électoral. Mais peut-on réellement faire alliance avec le mal pour en tirer un bien ?
Quand le diable entre en campagne
Le 1er janvier 2025, dans une cathédrale bondée, Mgr Barthélémy Yaouda Hourgo secoue les consciences avec une phrase à double tranchant. En pleine année électorale, sa sortie provoque une onde de choc. Certains crient au blasphème, d’autres saluent une prise de parole courageuse. Le “bon diable” est né : figure provocatrice, incarnation d’un outsider, mais surtout symbole d’une opposition en quête d’unité.
Le “bad boy” qui séduit
À défaut d’un programme commun, l’opposition camerounaise semble fantasmer un candidat transgressif, rebelle et capable de défier le pouvoir en place. Le “bon diable” devient une métaphore du “bad boy” politique : séduisant par son audace, mais insaisissable. Un espoir né du désespoir.
Fiction politique ou fuite en avant ?
Pourtant, derrière l’humour noir se cache une réalité amère : sans stratégie, sans coalition, aucune alternance n’est possible. La figure du “bon diable” n’est qu’un masque rhétorique pour dissimuler les failles d’une opposition désunie. Et pendant qu’elle débat sur l’identité du diable, le pouvoir sortant consolide sa position.
En conclusion : Le “bon diable” fait vibrer les foules, mais ne construit pas de majorité. Car au Cameroun, comme ailleurs, le diable ne gagne jamais les élections. Il les fait perdre à ceux qui misent sur lui
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