Dans le contexte électoral actuel, les passions s’enflamment, les discours s’opposent, et les revendications se multiplient. Pourtant, au cœur de ce tumulte, une vérité demeure : la démocratie repose sur la preuve, non sur la clameur.
Il est du devoir de tout acteur politique, quel que soit son bord, de respecter le cadre légal et institutionnel du processus électoral. Revendiquer une victoire sans être en mesure de produire et publier les procès-verbaux authentiques des bureaux de vote, c’est mettre en péril la confiance du peuple dans le système. C’est substituer la preuve par la parole, la transparence par la spéculation.
Appeler la population à manifester sans preuves irréfutables est une démarche grave. Non seulement cela expose les citoyens à des risques inutiles, mais cela contribue aussi à envenimer un climat déjà tendu. La rue ne doit jamais devenir un substitut aux institutions.
Loin de toute naïveté, nous savons que les défis de la démocratie camerounaise sont nombreux. Mais la solution ne viendra ni du mensonge, ni de la manipulation émotionnelle. Elle viendra d’un engagement ferme envers les faits, d’une exigence de transparence, et d’un respect scrupuleux des règles du jeu démocratique.
Car au final, dans une démocratie digne de ce nom, la légitimité ne se crie pas : elle se prouve, documents à l’appui.
Et c’est à ce prix que le Cameroun pourra continuer à avancer, non dans la division et le chaos, mais dans l’ordre, la vérité et la justice.
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