Selon le Rapport sur la transformation numérique du secteur financier du Cameroun en 2024 publié le 28 avril 2025 par le Comité national économique et financier, 27% des transactions des banques se font en ligne contre 33% dans les microfinances et 20% dans les assurances.
Aujourd’hui, l’utilisation de technologies, notamment les plateformes mobiles, les réseaux sociaux, le cloud, l’analyse des données à grande échelle pour optimiser l’expérience client, redéfinit le commerce dans son ensemble. Le secteur financier ne déroge pas à la règle. Une enquête menée du 29 juillet au 15 août 2024 par le Comité national économique et financier (CNEF) a permis de faire un état des lieux sur l’offre et de la demande des services financiers numériques au Cameroun.
Réalisée auprès des prestataires de services financiers agréés et d’un échantillon de fintechs (agrégateurs, remittance, crowdfunfing, trading de cryptoactifs), cette enquête révèle que « la digitalisation des services est aujourd’hui considérée comme un axe majeur dans la stratégie de développement de 95,2 % des établissements de crédit et de microfinance en activité au Cameroun », selon le Rapport sur la transformation numérique du secteur financier du Cameroun en 2024, publié le 28 avril 2025 par le CNEF.
Selon les analystes du CNEF, les établissements de crédit offrent la plus large gamme de services financiers numériques (cartes, mobile banking, consultation de comptes, virements, mini relevés, conseils financiers, virements et retraits du compte bancaire vers le compte mobile et vice versa, etc.) soit 26,67% des transactions de la branche. Les Etablissements de microfinance (EMF) offrent essentiellement des services de consultation de compte, virement compte à compte et demande de chéquiers mais enregistrent un nombre plus important de transactions en ligne : 33,33 %. Les sociétés d’assurances proposent des services d’assurance automobile, de consultation de comptes et de paiement des primes. 20 % des transactions se font en ligne. Les sociétés de paiement offrent des cartes, des services de retrait et de mobile money. Les fintechs offrent des cartes, des services de paiement, des services d’agrégation des paiements pour les institutions financières et non financières, mais également de trading de cryptoactifs et d’investissement (financement participatif).
A contrario, les plateformes numériques des sociétés de bourse et de gestion de portefeuille ne sont pas encore ouvertes aux clients. Aussi, elles n’offrent véritablement de services financiers numériques aux consommateurs.
Avec cette numérisation tout azimut, « les banques sont la catégorie de prestataires de services financiers qui a enregistré le plus de transactions en ligne entre 2022 et 2023, avec un montant cumulé de plus de 100 milliards de FCFA. Selon les réponses de tous les prestataires de services financiers, ces montants sont restés relativement stables entre le 31 décembre 2022 et le 31 décembre 2023 », lit-on dans le rapport. 23 % d’établissements de crédit utilisent exclusivement le Mobile Banking. 19 % d’entre eux adoptent l’API de paiement. 14 % autres utilisent le cloud computing. Par contre, l’Intelligence Artificielle, le machine learning et la blockchain sont moins utilisés. 28 % des EMF et 29 % des compagnies d’assurance utilisent le Mobile money. 7 % des Fintech utilisent la blockchain. 75 % des sociétés de bourse et de gestion de portefeuille utilisent le Cloud Computing.
Face à ce virage technologique, 79 % des prestataires de services financiers déclarent être dans une phase de transition vers une culture numérique complète. C’est le cas de 100% des sociétés d’assurance et des sociétés de paiement, 75% des banques et 75% des sociétés de bourse et de gestion de portefeuille et 70 % de des EMF. 25% des banques et 10 % des établissements de microfinance par contre déclarent avoir déjà entièrement adopté une culture numérique complète, tandis que 6 % des établissements affirment être dans une culture traditionnelle, renfermant 25 % des sociétés de bourse et de gestion de portefeuille et 10 % des établissements de microfinance.
Pour soutenir cette mutation, le gouvernement a élaboré un Plan Stratégique de l’Economie Numérique du Cameroun (PSEN), « Cameroun numérique 2020 », adossé sur une Stratégie Nationale de Développement du Secteur Financier qui vise à faire du Cameroun à l’horizon 2030 un pays ayant une place financière capable de soutenir la transformation structurelle de son économie.