Le projet de Bus Rapid Transit (BRT) de la ville de Douala, la plus grande métropole du Cameroun, sera réalisé sur le modèle de celui de Dakar, la capitale du Sénégal. C’est ce qui ressort de la récente mission de Benchmark conduite par ministre de l’Habitat et du Développement Urbain (Minhdu), Célestine Ketcha Courtes, du 22 au 28 février 2025 au pays de Bassirou Diomaye Faye. L’objectif de cette mission était de s’imprégner de l’expérience sénégalaise en matière de transport urbain de masse, notamment à travers le projet de Bus Rapid Transit (BRT), en vue de la réalisation d’un projet similaire à Douala au Cameroun.
Accompagnée de huit hauts responsables de diverses administrations camerounaises dont le maire de la ville de Douala, Dr. Roger Mbassa Ndine, le séjour de Célestine Ketcha Courtes a été marqué d’une part par des audiences et séances de travail avec plusieurs dirigeants du Sénégal dont le ministre de l’Urbanisme, des collectivités territoriales et de l’aménagement des territoires ; le ministre des Infrastructures et des transports terrestres et aériens ; et d’autre part par des visites de sites dédiés.
Modèle de coopération Sud-Sud
Cette initiative s’inscrit dans la volonté du gouvernement camerounais de moderniser et d’optimiser les transports en commun à Douala, une ville en pleine expansion qui fait face aux défis croissants en matière de mobilité urbaine. « Au regard des relations de coopération et de fraternité qui existent entre le Cameroun et le Sénégal de longue date et fort de ce que le BRT de Dakar marche déjà et transporte près de 100 000 personnes par jour, nous avons pensé qu’il était opportun de venir ici pour apprendre de sa mise en exploitation. Je dois avouer que c’est une expérience très enrichissante pour nous. Nous sommes très heureux de ce que nous avons vu. C’est une mission très bénéfique », a-t-elle déclaré, au terme de son séjour sénégalais.
Une délégation de la Communauté urbaine de Douala s’était déjà rendue à Dakar du 14 au 15 juin 2022, « pour non seulement s’imprégner du projet BRT mais de toute la philosophie que la ville de Dakar met en œuvre pour la mobilité urbaine », expliquait alors le maire adjoint n°1 de la ville Douala, Dr Geremie Solle.
Financement bouclé depuis 2022
C’est depuis 2014 que le gouvernement camerounais envisage de mettre en place un système de transport en site propre sur le modèle du BRT dans les villes de Douala et de Yaoundé, afin de répondre d’une part, aux besoins de mobilité des populations et, d’autre part, à la réduction de la pollution atmosphérique issue du trafic routier. A Yaoundé, le projet est encore au stade des études de faisabilité sur une ligne pilote de 18 km. Par contre à Douala, le projet BRT est déjà bouclé avec à la clé, un financement de 260,8 milliards de FCFA octroyé par la Banque mondiale le 2 juin 2022. Soit 77,8% du coût global estimé à 335,3 milliards de FCFA. L’Etat apportera 12,4 milliards représentant les fonds de contrepartie et 62,1 milliards seront mobilisés sous la forme de partenariats public-privés.
De 33 km au départ, le projet final devrait finalement s’étaler sur 28 km comprenant des stations complètement hermétiques à la circulation routière et aux piétons non concernés par son usage; un système d’approvisionnement en eau et éclairage public ; 4 terminaux ; l’achat de bus, la mise en place d’un système de gestion du trafic. Soit 87% du financement. Le reste (43,4 milliards), servira à l’aménagement urbain connexe et à la gestion du projet.
Solution moins polluante
Dans un article publié dans la revue Norois et mis en ligne le 31 décembre 2017, les chercheurs camerounais Claudia Manto Teignegou, André Nso Ngang et Joséphine Mireille Akoa Etoa soulignent la contribution de ce projet pour le développement durable de la ville. « Le ‘‘Bus à Haut Niveau de Service’’ [nom générique de système de transport de type BRT, NDLR] est une solution louable pour la mobilité dans les villes (…) son attractivité pourrait réduire le nombre de déplacements réalisés par les mototaxis, les minibus, voire les taxis qui présentent un taux d’émission de polluants plus élevé par passager au kilomètre. Grâce au BRT, les émissions des taxis seraient divisées par 6 et celles des mototaxis par 2. »
Selon une étude réalisée en 2009 par la Communauté urbaine de Douala, le transport artisanal et particulièrement les mototaxis, assure 55 % des déplacements motorisés de la ville, suivis des voitures particulières et des taxis avec des parts égales de 19 %. Le réseau de bus représente moins de 1 % des déplacements.
Un commentaire
OÙ SONT LES ROUTES ? C’EST BIEN BEAU LE PROJET DES BUS OÙ SONT LES ROUTES ? LIMBE DOUALA YAOUNDÉ, ROULEZ EN VOITURE, C’EST LA DÉSOLATION TOTALE ! LES BUS DE NEW-BELL À NDOKOTI 😢