Entamé depuis 2009, le processus de rationalisation entre la Ceeac et la Cemac tire à son terme. Le sommet conjoint des chefs d’Etat de la sous-région, prévu dans les prochains jours à Yaoundé, devrait entériner la création d’une nouvelle communauté économique régionale en Afrique centrale.
Fusion-constitution. C’est l’option retenue par le Comité de pilotage de la rationalisation des communautés économiques régionales (CER) en Afrique centrale (Copil/CER-AC). Le sujet sera le principal point à l’ordre du jour du sommet conjoint extraordinaire des chefs d’Etats et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac) et la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), consacré au processus de rationalisation des CER en Afrique centrale, convoqué le 18 juillet 2025 à Yaoundé par le chef de l’Etat Camerounais, Paul Biya, président dédié.
Bientôt donc, la Ceeac et la Cemac ne formeront qu’une seule et même entité. Soit une nouvelle communauté économique régionale de plus de 250 millions d’habitants. Entamé en 2009, ce processus vise à mettre un terme à l’appartenance à plusieurs organisations régionales ayant le même mandat, les mêmes objectifs et des institutions similaires. Les futurs textes de la nouvelle CER annoncée présentes des innovations comme la création d’un poste de Médiateur, une Haute Autorité monétaire ou encore une Cour de justice et des Droits de l’homme. Dès le préambule, il est mis en avant la « communauté des peuples ». L’intégration voulue dense amène à la suppression ou le regroupement en pôle de certaines structures ou institutions.
Présidé par le ministre Camerounais en charge de l’Intégration, un Comité de pilotage dédié (Copil/CER-AC) est à pied d’œuvre depuis 2009. Le 4 juillet dernier, une session de ce comité a permis à la Commission de la Cemac de faire le parcours de ce travail en prélude au sommet conjoint des chefs d’Etat de la Ceeac et de la Cemac prévu le 18 juillet 2025 à Yaoundé. A date, « il a déjà fait un travail remarquable », se félicite le vice-président de la Commission de la Cemac, Dr Charles Assamba Ongodo, par ailleurs coordonnateur des travaux du Copil/CER-AC.
A la veille du rendez-vous historique de la capitale camerounaise, un ensemble texte a déjà été élaboré et n’attend que la validation des chefs d’Etat. « Parmi les textes validés par les ministres [de l’Intégration], il y a le Traité constitutif, avec les propositions de dénomination, les conventions sur la Cour de justice et des droits de l’homme, la Cour des Compte, le Parlement, l’institution du Médiateur, la Haute Autorité monétaire et bancaire ainsi qu’une Haute Autorité des marchés financiers », explique Dr Charles Assamba Ongodo ajoutant que « il en reste trois qui seront travaillés au cours des sessions qui précèdent le sommet. »
La rationalisation des CER en Afrique centrale part du constat d’un manque d’efficacité entre la Ceeac et la Cemac, dû entre autres à la fragmentation des espaces économiques régionaux ; la multi appartenance des Etats à plusieurs organisations régionales (Ceeac, Cemac, Cpgl, Sen-Sad, etc.) ayant les mêmes objectifs, les mandats ; la dispersion des efforts et des ressources à cause de la duplication des structures. Il en résulte une faiblesse des échanges intracommunautaires. Ce qui fait de l’Afrique centrale la région la moins intégrée du Continent africain.
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