Le ministre des Forêts et de la Faune (Minfof), Jules Doret Ndongo, a fait déployer 30 écogardes dans les arrondissements de Kalfou, Moulvoudaye et Mindif (Extrême-Nord), pour une mission de suivi et de battue administrative d’éléphants. Il s’agit de procéder à un suivi écologique des pachydermes dans la périphérie du parc national de Waza, situé à proximité de l’autre réserve de Kalfou, aux fins de les refouler hors des zones d’habitation, mais aussi sensibiliser les populations sur les conséquences de l’occupation anarchique des corridors à éléphants, l’empiètement des réserves et la destruction de l’habitat de la faune.
Pour le Minfof, il s’agit ainsi de «juguler les conflits hommes-faune devenus recrudescents ces dernières années avec obstruction des corridors à éléphants, l’empiètement des réserves forestières et des aires protégées et ayant pour conséquences la destruction des cultures et des attaques d’hommes dans la région de l’Extrême-Nord». Jules Doret Ndongo a également chargé les écogardes d’intensifier la lutte contre l’exploitation illégale des ressources naturelles, et de procéder à la battue administrative d’un éléphant solitaire devenu agressif.
«Cette présence de pachydermes à la recherche de la nourriture, de l’eau et pour d’autres fonctions biologiques cause malheureusement d’importants dégâts sur les cultures, les récoltes, les habitations des populations et parfois des pertes en vie humaine», soulignera le communiqué du Minfof sur le sujet. Parallèlement, et conformément à la règlementation en vigueur, le gouverneur de la région, Midjiyawa Bakary, a autorisé une battue administrative d’un éléphant, identifié comme responsable de dégâts et de la mort d’un villageois, en début décembre.
Cette série de mesures vise à répondre à une situation d’urgence, les conflits, devenus récurrents depuis des années, sont selon les experts exacerbés par la réduction des habitats naturels et les effets des changements climatiques. Sans oublier que les corridors des parcs nationaux, jadis dédiés aux déplacements des éléphants, sont aujourd’hui envahis par l’activité humaine, réduisant du même coup l’espace vital des éléphants et augmentant les risques de confrontation.
D’où l’appel au civisme de Jules Doret Ndongo, vis-à-vis des populations. Une invite que le Minfof n’a cessé de répéter, ces dernières années à l’endroit des riverains. Tout comme, en quasi-permanence, n’a-t-il cessé de déployer du personnel qualifié dans ces zones où la cohabitation humains-faune est régulièrement sources de conflits. Surtout par ces temps où d’autres conséquences identifiées sont les inondations et les sécheresses, consécutives aux changements climatiques, sans oublier la croissance démographique des hommes qui entraîne l’occupation de nouveaux espaces, «y compris les couloirs de migration des pachydermes».
Avant le récent drame de Kalfou, le même membre du gouvernement avait déjà, en mai 2023, volé au secours des riverains de Maga, toujours dans l’Extrême-Nord. Dans le communiqué publié à l’époque, Jules Doret Ndongo appelait les populations à la prudence face à la menace représentée par quatre éléphants ayant quitté le parc national de Waza, leur aire protégée. Après avoir présenté ses condoléances à la famille de la jeune Bintou, morte à la suite d’une charge d’éléphant, il avait alors prié les populations de rester dans leur domicile, et donc à se tenir loin de ces animaux dont l’opération de refoulement était en cours.
Extrême-Nord: Mesures d’urgence contre les éléphants
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