Depuis quelques années, le litige opposant le milliardaire Baba Ahmadou Danpullo aux groupes Mtn Cameroon et Chococam a révélé les failles du système économique. L’affaire, débutée en 2020, a commencé par la saisie de 140 milliards de FCFA sur les comptes de MTN, obligeant l’opérateur à recourir à un emprunt de 91,5 milliards de FCFA au premier semestre 2023, alors que sa trésorerie se situait à seulement 29,15 milliards de FCFA à la fin de l’année précédente. Danpullo, réclamant au total 243 milliards de FCFA – incluant 200 milliards pour des actifs saisis, 21,6 milliards pour des loyers prétendument indûment perçus, et 2,2 milliards de frais de recouvrement – a déclenché une série de mesures conservatoires qui n’ont cessé de se complexifier. Dans un revirement marquant, la Cour d’appel du Littoral, en février 2024, a ordonné la levée du séquestre après avoir estimé l’absence de lien direct entre les parties. Fidèle à sa stratégie, Danpullo a immédiatement enclenché une nouvelle saisie conservatoire, cette fois pour 275,5 milliards de FCFA, incluant diverses pénalités et intérêts au taux de 3,25 %. La Caisse des Dépôts et Consignations, qui revendique depuis janvier 2023 un monopole en matière de séquestre, est intervenue pour contester la désignation faite par le tribunal, soulevant ainsi des interrogations majeures sur la légalité et l’équité de la procédure. Les acteurs économiques et les institutions publiques observent avec attention ce bras de fer judiciaire. Les montants engagés oscillent entre des emprunts records et des saisies de sommes colossales, impactant directement la crédibilité de l’appareil financier camerounais. Les responsables financiers plaident pour une révision en profondeur du système judiciaire afin de garantir la transparence et la sécurité des transactions. Ce conflit, qui soulève de nombreuses interrogations sur la gestion des flux monétaires, met en lumière la nécessité d’une harmonisation des pratiques économiques au niveau international. En attendant la résolution définitive de ce dossier, les marchés locaux restent sur le qui-vive, craignant que toute décision ne vienne perturber davantage un environnement déjà fragile, soumis à des pressions multiples. Les chiffres vérifiés témoignent d’un litige où chaque décision judiciaire affecte directement les équilibres financiers nationaux, annonçant des répercussions potentiellement profondes pour l’économie. La situation demeure donc incertaine, appelant à une vigilance accrue de tous les acteurs impliqués.