L’État du Cameroun reconnaît et soutient fermement la reprise d’un dialogue plus ou moins élaboré avec l’Union européenne (UE), de préférence avant la date de renouvellement tacite, le 11 décembre 2025 pour 7 nouvelles années, de l’Accord de partenariat volontaire pour le commerce légal du bois (Apv). L’application de ce mécanisme a été mise en place en avril 2010. Il est appelé à garantir la légalité des activités forestières, question d’assurer la vérification de la conformité de la chaîne d’approvisionnement et permettre, également, l’émission des premières autorisations d’applications des règlementations forestières, gouvernance et échanges commerciaux (Flegt).
Ce souhait de poursuite de la collaboration, déjà réitéré à la délégation de l’UE par le ministère des Forets et de la Faune (Minfof), se fait encore plus pertinent à l’heure où le partenaire envisage d’y mettre un terme. C’est dans ce cadre que Yaoundé a émis des propositions s’inscrivant dans l’optique de la capitalisation du dialogue fructueux avec l’UE. Celles-ci ont notamment trait au renforcement de la gouvernance forestière, ainsi que la prise en compte de l’émergence de nouveaux instruments juridiques au plan international, et autres problématiques émergentes en matière de gestion forestière et de lutte contre le changement climatique.
C’est ainsi que les experts-consultants ont eu à proposer quatre scénarii possibles, pour le futur de la coopération entre l’UE et le Cameroun dans le domaine des forêts. On rappelle qu’une étude conjointe, portant sur les perspectives de l’Apv entre le Cameroun et l’UE, a été lancée en fin 28 novembre 2023. Les propositions issues de cette étude, croit-on savoir à Yaoundé, s’inscrivent dans l’optique de la capitalisation du dialogue fructueux entre les parties. Trois de ces canevas sont basés sur le maintien de l’Apv, alors que l’autre envisage la sortie du programme conjoint.
Pour le patron du Minfof, Jules Doret Ndongo, ce dialogue structuré ne saurait exister en dehors de l’Apv-Flegt, et doit se situer dans une approche gagnant-gagnant. Ledit chef de département envisage ainsi la prise en compte du scénario visant la reprise complète de la feuille de route à partir des éléments décidés lors du dernier Comité conjoint, contenus dans la feuille de route de 2019, en y intégrant les évolutions des contextes aux niveaux international, local et de l’UE.
Afin d’éviter d’avoir à engager un processus réglementaire complexe de sortie de l’Apv, ou de son amendement à court terme, surtout après la sortie du nouveau Code forestier, le ministre Ndongo souhaite qu’on y intègre quelques orientations d’une partie du scénario, tout en traduisant des actions envisagées dans le cadre de la feuille de route ayant été révisée en «mini-projet».
N’envisageant pas l’éventualité de la suppression du marché intérieur du bois (MIB) dans le développement de l’APV et/ou du système de traçabilité, ainsi que proposé par le rapport de l’UE, le Minfof propose plutôt la prise de dispositions, à très court terme, en vue de consulter les parties prenantes nationales, dans le cadre d’une session du Comité national de suivi de l’APV. Il s’agira alors de discuter sur la proposition de scenario possible à adopter par le Cameroun, permettant alors de mettre en avant l’un des piliers importants de la bonne gouvernance qui concerne les processus délibératifs et la participation. Plus simplement, la partie camerounaise, qui ne souhaite pas se sentir isolé suivant le scénario retenu, entend solliciter son partenaire européen pour une prise de position des Etats membres de ce dernier.
Apv-Flegt : le Cameroun pour une reprise du dialogue avec l’UE
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