Dans ses conclusions préliminaires transmises au conseil d’administration le 30 janvier 2025, la mission du FMI qui a séjourné à Yaoundé en octobre 2024 estime que les résultats des programmes en cours au Cameroun sont globalement satisfaisants mais des retards sont enregistrés dans la mise en œuvre des réformes structurelles.
Attendues depuis le 15 décembre 2024, les conclusions préliminaire de la mission du Fonds monétaire international (FMI) au Cameroun pour la deuxième revue du programme au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) et les septièmes revues des programmes au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) et du mécanisme élargi de crédit (MEDC) a été transmis au conseil d’administration de cette institution le 30 janvier 2025. Conduite par madame Cemile Sancak, cheffe de mission pour le Cameroun, l’équipe a séjourné au Cameroun à Yaoundé du 3 au 16 octobre 2024. L’équipe a également tenu des réunions ultérieures pour examiner l’état d’avancement des réformes et des priorités des autorités camerounaises.
Selon le communiqué de presse publié à cet effet, la mission juge les résultats du programme sont « globalement satisfaisants ». Ainsi, « la croissance économique s’est établie à 3,2 % en 2023 et devrait se redresser pour atteindre 3,9 % en 2024. L’inflation a encore diminué ; l’inflation moyenne sur douze mois s’est établie à 4,6 % en novembre 2024, contre 7,5 % l’année dernière. » De même, « les perspectives budgétaires pour 2024 sont positives, avec un objectif de déficit primaire non pétrolier de 2 % du PIB, en amélioration par rapport aux 2,5 % du PIB de l’année dernière (et aux 3,9 % du PIB en 2022) ».
A présent, le dossier est soumis à l’approbation du conseil d’administration du FMI. L’approbation de ces revues permettrait de procéder à des décaissements de 73 millions de dollars au titre des accords FEC-MEDC et de 45,6 millions de dollars au titre de l’accord FRD. Ce qui équivaut à 74,629 milliards de FCFA [au taux du 30 janvier 2025 soit 1 dollar=623,5203 FCFA].
Toutefois, l’institution de Bretton Woods attire l’attire l’attention des autorités camerounaises sur la nécessité de poursuivre la mise en œuvre des réformes et maintenir des conditions extérieures favorables. En effet, des retards ont été enregistrés dans la mise en œuvre du programme de réformes structurelles. Ainsi, les autorités doivent « redoubler d’efforts pour achever les travaux sur les mesures relatives à la gouvernance dans le secteur des industries extractives, au climat des affaires, à la réforme des entreprises publiques et à la gestion des finances publiques. »
Dangereux retards
Dans ce cadre, il était attendu du gouvernement, au plus tard à fin 2024, de réduire l’utilisation des « chapitres communs » conformément à un décret sur leur utilisation, en particulier concernant les chapitres 57, 65 et 94 et définir un calendrier pour limiter l’allocation à 3-5% du budget ; publier toutes les transactions prises par le ministre et les deux directeurs généraux des Impôts et des Douanes sur les sites web officiels desdites administrations dans les 30 jours suivant l’action, produire et publier un rapport annuel détaillé sur les règlements et prendre des mesures pour éliminer le pouvoir règlementaire du ministre en matière de transaction ; adopter la loi portant révision de la loi de 2013 sur les incitations à l’investissement privé au Cameroun, afin de supprimer les exonérations de l’impôt sur les sociétés (notamment l’impôt minimal) ; instituer une ligne budgétaire distincte pour la Chambre des comptes dans le chapitre budgétaire de la Cour Suprême.
Plus précisément, la mission a encouragé les autorités à faire avancer les travaux en suspens de longue date, notamment la restructuration de la Société nationale de raffinage (Sonara) et la révision de la loi de 2013 les incitations à l’investissement. A ce sujet, le ministère des finances explique que « l’élaboration d’un plan de restructuration de la Sonara a été achevée et validé par le Comité » interministériel mais l’étude de faisabilité technico-économique et financière approfondie de l’option 3 relative à une raffinerie complexe disposant d’une unité d’hydrocraquage n’est pas encore finalisée. » Pour ce qui est de la révision de la loi de 2013 sur les incitations à l’investissement privé au Cameroun, « un plan de rationalisation des exonérations fiscalo-douanières a déjà mis en œuvre. »
Pour renforcer les droits de propriété, le gouvernement devait mettre en place un cadastre numérique en ligne et démontrer les progrès réalisés dans la numérisation des titres fonciers de l’État d’ici à décembre 2024. A date, une étude en vue de la Confection et la Digitalisation du Cadastre en République du Cameroun est cours.
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