Cette décision confirmée par le ministre des Finances, Cheikh Diba, lors d’un appel avec les investisseurs, a été saluée par les marchés, entraînant une hausse significative des Obligations libellées en dollars du Sénégal, selon des données compilées par Bloomberg. « Le gouvernement vise à procéder à des opérations de gestion des passifs pour continuer à honorer ses échéances de dette », a déclaré le ministre, selon les sources proches du dossier. Les mêmes sources confirment que le Sénégal ne fait face à aucune pression de liquidité immédiate. La réaction des marchés a été rapide et positive. L’obligation sénégalaise arrivant à échéance en 2048 a grimpé de 1,6 centime pour atteindre 69,8% sur le dollar. Cette performance place le Sénégal en tête des gains parmi les pays émergents, selon Bloomberg.
Cette dynamique intervient dans un contexte où la Cour des comptes a récemment confirmé que la dette publique et le déficit budgétaire national sont nettement plus élevés que précédemment annoncé. Selon ce rapport, la dette a atteint près de 100% du Pib en 2023, un niveau qui aurait pu justifier des craintes de restructuration. Malgré ces chiffres préoccupants, le ministre des Finances a tenu à rassurer les investisseurs sur la capacité du pays à gérer sa dette sans recourir à une restructuration. « Le gouvernement n’envisage pas de restructurer sa dette », a-t-il affirmé. Il a également évoqué des options de financement alternatives en cas de retard dans la mise en place d’un nouveau programme avec le Fonds monétaire international (Fmi). Parmi ces options figurent l’émission sukuk (obligations conformes à la charia) et des prêts garantis par des banques de développement. Le pays espère conclure un nouvel accord de financement avec le Fmi d’ici juin. Ce programme fait suite à la suspension d’un précédent accord de 1,8 milliard de dollars par l’institution des Bretons Woods, en raison d’une enquête sur les finances publiques du pays. Dans un communiqué publié après l’appel, le porte-parole du ministre des Finances a souligné que le gouvernement envisageait des réformes pour « contenir les dépenses publiques courantes dans le secteur de l’énergie » et poursuivre une « gestion active de la dette ». Le ministre a également indiqué aux investisseurs que le gouvernement prévoyait de réformer les subventions énergétiques tout en veillant à ce que la population puisse supporter ces mesures.
Sénégal: Le pari audacieux du gouvernement
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