Ce n’est plus qu’une question de temps avant le lancement officiel du projet de réhabilitation et de reconstruction de la Société nationale de raffinage (Sonara). L’annonce a été faite par le directeur général de cette entreprise publique, Harouna Bako, le 27 février 2025 à Limbe, à l’occasion de la cérémonie de présentation des vœux. « Les travaux de reconstruction de notre très chère Sonara seront lancés dans les tous prochains jours. La signature du contrat lié à la réalisation des études APS [Avant-projet sommaire, NDLR] été validée par le président de la République », a déclaré Harouna Bako face à son personnel et aux partenaires techniques et financiers de la raffinerie nationale.
Concrètement, les « études APS » renvoient à « l’étude de faisabilité technico-économique et financière approfondie de l’option 3 relative à une raffinerie complexe disposant d’une unité d’hydrocraquage », explique-t-on au niveau du ministère des Finances.
On rappelle à cet effet que le Programme économique financier, social et culturel du gouvernement pour 2025, que le Premier ministre Joseph Dion Ngute a présenté aux députés prévoit déjà « le lancement des études technico-économiques et financières approfondies ainsi que des études de base en vue de la réhabilitation de la Sonara ». Mais c’était également le cas en 2024, en 2023 et en 2022, sans suite.
En réalité, la validation des contrats des études APS était devenue une des principales exigences du Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre du programme économique et financier soutenu la facilité élargie de crédit (FEC) et le mécanisme élargi de crédit (MEDC) conclu avec le gouvernement pour la période 2021-2025. Dans ce cadre, le « dossier Sonara » est un « Repère structurel » dont la non réalisation risquait de compromettre l’achèvement du programme, prévu le 28 juillet 2025.
Le gouvernement sous pression du FMI
La mise en œuvre du plan de restructuration de la Sonara, « Repère structurel n°6 » reformulé en « Repère structurel n°16 » vise à « réaliser l’étude de faisabilité technico-économique et financière approfondie de l’option 3 validée par le président de la République relative a une raffinerie complexe disposant d’une unité d’hydrocraquage assortie des plans et design de la nouvelle raffinerie. »
Initialement prévue au plus tard en septembre 2023, puis reportée à juin 2024, la mise en œuvre de cette activité du plan de restructuration a connu « quelques retards » reconnait le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, président du comité interministériel chargé de la réhabilitation et la reconstruction de la Sonara. Au terme des septièmes revues du programme FEC/MEDC, la mission conduite par madame Cemile Sancak, a encouragé les autorités à faire avancer les travaux en suspens de longue date, notamment la restructuration de la Sonara.
A ce sujet, le ministère des finances explique que « l’élaboration d’un plan de restructuration de la Sonara a été achevée et validé par le Comité interministériel mais l’étude de faisabilité technico-économique et financière approfondie de l’option 3 relative à une raffinerie complexe disposant d’une unité d’hydrocraquage n’est pas encore finalisée et soumise aux services du FMI. »
En annonçant le début imminent des travaux de réhabilitation/reconstruction de la raffinerie nationale, Harouna Bako indique en réalité que non seulement de dossier a été soumis aux FMI où le rapport de la 7e revue du programme FEC/MEDC a été examiné le 30 janvier 2025 mais que ce dossier a été approuvé par l’institution de Bretton Woods. Une Sonara « new look » renaitra donc bientôt sur les cendres de celle dont une bonne partie des unités de production a été consumée dans un incendie le 31 mai 2019.