Du 15 au 30 avril 2025, le ministère de l’Habitat et du Développement urbain organise des consultations nationales en prélude à la ténue prochaine des états généraux sur la gestion des ressources en déchets urbains.
A Douala et Yaoundé, les dépôts d’ordures font désormais partie du décor. En fait, les deux plus grandes villes du Cameroun croulent littéralement sous les immondices, dans l’impuissance totale des mairies de ville. La situation a atteint un stade critique à tel point que pour trouver une solution pérenne, le ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu), Célestine Ketcha Courtès, a décidé d’organiser des états généraux sur la gestion des ressources en déchets urbains du 6 au 7 mai 2025 à Yaoundé.
Selon le communiqué de presse publié à cet effet, ces assises visent à analyser collectivement les causes de l’insalubrité récurrente en milieu urbain, et de « formuler les solutions durables dans le cadre d’une approche participative et inclusive qui favorisera l’adhésion de tous dans leur mise œuvre. » Mais avant ce conclave proprement dit, la parole est donnée à toutes les composantes sociales. En prélude à ces assises en effet, une phase de consultations est prévue du 15 au 30 avril prochains dans les dix régions pour recueillir les propositions portées par les experts, organisations de la société civile et les citoyens.
De l’avis de nombreux analystes, il faut ramener la problématique de l’enlèvement et du traitement des ordures ménagères au niveau local. En d’autres termes, les dispositions du code général des collectivités territoriales décentralisées qui prescrit le transfert la gestion des déchets aux CTD doivent effectivement être appliquées. Ce qui se traduira par un réel transfert des compétences et des ressources aux CTD. Ce qui n’est pas encore le cas.
Selon une étude de la Banque mondiale remontant à 2016, Yaoundé, la capitale du pays avait besoin, à cette époque, d’un minimum de 15 milliards de FCFA chaque année pour garantir la collecte des ordures. Mais, apprend-on, le gouvernement n’alloue qu’un budget d’un peu plus de 4 milliards de FCFA par an à cette activité. Malgré la mise en place d’un droit d’accise spécial sur le ramassage des ordures depuis 2019, les fonds restent insuffisants.
Ce qui entraine un non paiement des prestations de l’entreprise Hysacam par le Trésor public, chargé de régler 85% de la facture. Cette situation provoque constamment une cessation des activités d’Hysacam du fait de la grogne des employés réclamant des arriérés de salaires.
Au-delà d’une attitude civique face à la problématique des ordures ménagères, il y a tout une chaîne de valeurs autour des ordures qui s’avèrent être de « l’or »-« dure » : production de biogaz, de compost, recyclage de plastique, de fer, aluminium et autres.