CCA-Bank annonce l’ouverture au cours de ce mois d’avril, de deux Agences dédiées à la finance islamique. L’Une à Yaoundé et l’autre à Douala. Une avancée pour l’inclusion financière au Cameroun, notamment en faveur des musulmans et certaines personnes à très faible revenue. La banque vient d’obtenir l’autorisation de la Cobac pour cette activité.
C’est une nouvelle avancée pour l’inclusion financière au Cameroun, notamment en faveur des musulmans et certaines personnes à très faible revenue. La banque Crédit communautaire d’Afrique (CCA-Bank) annonce l’ouverture au cours de ce mois d’avril, de deux Agences dédiées à la finance islamique. L’Une à Yaoundé et l’autre à Douala. C’est que l’établissement de crédit a récemment obtenu le quitus de la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale (Cobac), le régulateur de l’activité bancaire dans la Cemac, pour exercer dans ce segment. En effet, au cours de sa session ordinaire du 20 mars 2025 à Libreville au Gabon, la Cobac a décidé d’autoriser CCA-Bank à exercer « l’activité de la finance islamique à titre partiel, à travers la fenêtre islamique dénommée CCA-Bank Islamic Finance lancée en 2022 ». Sa gestion et sa fonction de conformité sont assurées par Hamadou Aminou et Lionel Junior Liskou, spécialisés en finance islamique.
La Cobac renseigne que sa décision a aussi été motivée par le fait que CCA-Bank a procédé à la certification des produits de finance islamique qu’elle offre dans le cadre de sa fenêtre islamique. Ces produits apprend-on ont été certifiés, pour une durée d’un an par Sheikh Docteur Faizal Ahmad Manjoo, consultant et directeur de Minarah Consulting, société britannique orientée vers la charia. « Les projections d’activités et les prévisions financières de CCA-Bank, pour sa fenêtre islamique, semblent réalistes et viables, au regard des opportunités de développement du marché de la finance islamique au Cameroun », souligne la Cobac.
« A la différence de la finance classique qui exclut les musulmans du fait de l’utilisation des intérêts, et certaines personnes à très faible revenue, la finance islamique est inclusive, juste et équitable », explique l’expert financier Hassan Belibi Noah, directeur général de African Islamic Finance Consulting. En effet, la population musulmane constitue près de 35% de la population au Cameroun et environ 50% des commerçants dans nos marchés. Ce qui donne une idéée du marché potentiel de la finance islamique au Cameroun.
Depuis le 1er janvier 2023, les établissements bancaires (et de microfinance) qui fournissent des produits et services de la finance islamique sont régis par le Règlement relatif aux conditions d’exercice et de contrôle de l’activité de la finance islamique dans la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Cemac).
Au sens de ce règlement, l’activité de la finance islamique renvoie à tous produits, services, transactions et opérations commerciales, financières et d’investissement commercialisés ou réalisés à titre habituel par un établissement assujetti, reposant sur les principes tels que l’interdiction de perception ou de versement d’intérêt, l’interdiction de l’incertitude et de la spéculation, l’interdiction d’investir dans des activités illicites, l’adossement à des actifs tangibles, le partage des profits et des pertes.