Le gouvernement camerounais a enregistré une collecte de 15 milliards de Fcfa au titre de l’Impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) pour l’année 2024. Ce chiffre, révélé par le ministre des Finances Louis Paul Motaze devant l’Assemblée nationale le 4 avril 2025, reste inférieur de 10 milliards de Fcfa aux prévisions initiales qui s’élevaient à 25 milliards de Fcfa. Malgré une mobilisation fiscale record avec plus de 2 millions de contribuables non professionnels déclarés, le taux de recouvrement n’a atteint que 60%, laissant apparaître d’importantes marges de progression. La plateforme numérique de déclaration a connu des difficultés techniques en raison d’un afflux massif d’utilisateurs, avec plus de 425 000 déclarations traitées mensuellement. Pour pallier ces dysfonctionnements, le ministère a mis en place des solutions alternatives dont la plateforme Harmony Fiscalis, permettant ainsi de fluidifier le processus. Ces ajustements techniques ont contribué à limiter les perturbations, mais des améliorations restent nécessaires pour optimiser le système.
La réforme du Code général des impôls en 2021 a renforcé les obligations déclaratives pour les contribuables non professionnels, désormais tenus de déclarer leurs revenus avant le 30 juin de chaque année. Face aux retards constatés, le ministère a accordé deux prolongations exceptionnelles en 2024. L’IRPP suit un barème progressif, avec des taux variant de 10% pour les revenus inférieurs à 2 millions de Fcfa annuels, jusqu’à 35% pour les revenus excédant 5 millions de Fcfa. Cette fiscalité concerne les salaires, les bénéfices industriels et commerciaux, ainsi que les revenus fonciers et mobiliers.Les recettes de l’IRPP jouent un rôle clé dans le financement des projets de développement et des services publics au Cameroun. Toutefois, avec seulement 5,8% des recettes fiscales totales provenant de cet impôt, le pays reste en dessous des performances observées dans d’autres économies africaines où cette contribution représente souvent entre 15% et 25% du budget. Le ministre a insisté sur la nécessité d’améliorer la compliance fiscale, notamment par un élargissement de l’assiette fiscale et un renforcement des contrôles. Des efforts supplémentaires seront déployés en 2025 pour atteindre les objectifs fixés et garantir une collecte plus efficace.