À Nomayos, la douane camerounaise a entamé une introspection sans précédent. Objectif : repenser sa prise en charge des marchandises à l’heure de la ZLECAF et du commerce numérique.
Le 3 septembre, sous l’égide du ministre des Finances, Louis Paul Motaze, s’est tenu à Nomayos le tout premier Grenelle de la prise en charge des marchandises. Un événement inédit pour une douane camerounaise appelée à sortir de sa fonction traditionnelle de collecte de recettes.
Dans un contexte où les échanges commerciaux s’intensifient et les menaces sécuritaires se multiplient, les autorités misent sur une réforme en profondeur. « La douane doit désormais conjuguer compétitivité économique, protection de la société et sécurité des frontières », a martelé Bowombe Tabi Berthe Angèle, cheffe du Centre d’instruction douanière.
La réforme ou l’enlisement
Le diagnostic posé est sans appel : procédures floues, systèmes peu interconnectés, équipements obsolètes. Des freins structurels qui grèvent l’efficacité de l’institution. Pour le directeur général des douanes, Fongod Edwin Nuvaga, la “prise en charge” des marchandises n’est plus une simple formalité administrative, mais la clé de voûte du dédouanement et de la sécurité économique.
Dans son allocution, Louis Paul Motaze a insisté sur l’urgence d’une modernisation technologique, l’encadrement du e-commerce, et le renforcement des compétences. Un chantier titanesque.
Vers une douane 2.0
Les recommandations issues des travaux pointent toutes vers une digitalisation massive : guichets uniques nouvelle génération, formations en cybercriminalité, standards internationaux de transparence. Autant d’outils pour hisser la douane camerounaise au niveau des ambitions de la Stratégie nationale de développement 2030.
Au-delà du diagnostic, ce Grenelle marque surtout le début d’un processus. Les ateliers à venir devront transformer les intentions en réformes concrètes. Une chose est sûre : la douane camerounaise n’a plus le choix. Elle doit se réinventer pour rester un levier stratégique dans la compétitivité nationale.
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