C’est une déclaration faite par Jean Claude Diplo, en fin de mandat à la tête de l’équivalent de la Chambre des Mines.
La sortie du président du Groupement professionnel des miniers de la Côte d’Ivoire (Gpmci), relayée par Reuters, intervient quelques mois après une ambition similaire affichée par le ministre ivoirien des Mines. Mamadou Sangafowa Coulibaly a déclaré en juin 2024 que la Côte d’Ivoire devrait produire au moins 100 tonnes d’or par an au cours des cinq prochaines années. En 2023, la production d’or du Ghana a dépassé 4 millions d’onces (environ 114 tonnes). Pour atteindre un tel niveau de production, la Côte d’Ivoire mise sur l’entrée en production de nouvelles grandes mines, comme celle en construction à Koné, à 350 km au nord-ouest de Yamoussoukro.
Prévue pour entrer en production en 2027 et devenir la plus grande mine d’or du pays, elle devrait livrer jusqu’à 349.000 onces par an. Il y a aussi les mines qui sont entrées en production ces dernières années : Lefigue, Abujar et Séguéla, ainsi que les projets aurifères prometteurs encore en phase d’exploration. Notons que la production d’or ivoirienne déclarée en 2024 dépasse déjà celles enregistrées la même année par les mines industrielles du Mali (52 tonnes) et du Burkina Faso (47,7 tonnes) à fin novembre 2024. Il n’est pas cependant possible de savoir si la Côte d’Ivoire a effectivement déjà dépassé ses deux voisins, car la production artisanale dans les trois pays est difficile à évaluer. Pour atteindre ses objectifs, le gouvernement ivoirien devra relever le défi d’un secteur artisanale mieux organisé et contribuant pleinement à la production nationale. Selon Swissaid, 30 à 40 tonnes d’or produites de manière artisanale et à petite échelle sortiraient frauduleusement au pays chaque année