Une ligne de financement est ouverte à la bourse régionale pour couvrir les frais des dossiers des entreprises qui souhaitent ouvrir leur capital au public. Cette initiative participe du renforcement de l’inclusion financière dans la Cemac.
Promoteurs de petites et moyennes entreprises ou de startups, ouvrez bien vos yeux et vos oreilles. Depuis l’adoption de son nouveau Règlement général, le 24 avril 2024, la bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac) s’ouvre à vous. Et, pour soutenir cette réforme, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), avec l’appui financier de la Banque africaine de développement (BAD), dans le cadre du programme d’appui au marché financier unifié de l’Afrique centrale (Pamfuac) a mis en place une ligne de financement à l’intention des entreprises qui souhaitent procéder à une introduction à la bourse régionale.
L’enveloppe mise à disposition est de 223 780 dollars soit 134 268 000 FCFA (au taux de 1 dollar pour 600 FCFA). Cette subvention couvre les commissions de la Cosumaf, les frais de cotation Bvmac, les honoraires juridiques, les frais des commissaires aux comptes. Jusqu’au 30 septembre 2025, les entreprises intéressées peuvent déposer leur dossier dans les services de la BEAC. Les principales conditionnalités consistent à disposer d’un capital social minimum de 10 millions de FCFA, distribuer dans le public au moins 15% de son capital social, avoir un chiffre d’affaires hors taxe supérieur à 250 millions de FCFA au titre du dernier exercice précédent la demande d’admission de ses titres ; fournir le document sur la gouvernance de l’entreprise, le document sur la RSE ou encore le rapport sur l’impact développemental de l’entreprise.
Pour l’assureur, Kelly Ngameni, « il s’agit là d’un jalon décisif que la Bvmac vient de poser pour l’écosystème financier de la Cemac. Ce n’est pas juste un financement. C’est un signal fort que le marché financier s’ouvre aux PME et aux startups. » En d’autres termes, l’introduction en bourse doit cesser d’être un rêve pour les entrepreneurs. C’est une réalité désormais accessible aux PME de la zone Cemac. Une opportunité qui présente plusieurs avantages pour l’amélioration de la gouvernance d’entreprise dans la sous-région.
En effet, « ce projet oblige les promoteurs des startups/PME à se structurer, à améliorer la gouvernance et à se projeter sur le moyen et le long terme. Cela élargit le champ des levées de fonds au-delà des sources de financement traditionnels ; cela crée des perspectives claires de sortie pour les investisseurs et cela redonne du sens au capital-risque local », se félicite Kelly Ngameni. De même, se félicité l’ingénieur financier Dr Serge Nkoum, « ces mesures fortes démontrent clairement l’ambition de la Bvmac à dynamiser encore plus son marché, en mettant en place des stratégies souples et d’incitation des potentiels acteurs à s’intéresser aux opérations d’introduction en bourse. »
De fait, explique Davina Simen, Juriste marchés financiers, « l’ouverture des marchés financiers aux PME constitue, dans l’espace Cemac, un levier stratégique d’approfondissement du financement de l’économie réelle. » Bien plus, souligne-t-elle, « les réformes introduites en 2025 par la Bvmac, notamment la création d’un compartiment dédié aux PME, l’assouplissement des conditions d’admission et la simplification des exigences de transparence, traduisent une avancée réglementaire majeure vers une meilleure inclusion financière. »
Dans cette perspective, rappelle le directeur général de la Bvmac, Louis Banga-Ntolo, « l’épargne qui circule aujourd’hui dans les portefeuilles mobiles par exemple, qui n’est pas bancarisée au niveau de la Cemac se situe aux alentours de 4000 milliards de FCFA… c’est une manière de dire que l’Afrique peut se financer par elle-même. »
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