Le coût total estimé du scrutin présidentiel de 2025 tourne autour de 65 à 70 milliards de FCFA, selon des sources proches du ministère des Finances et d’ELECAM. À titre de comparaison, le scrutin présidentiel de 2018 avait mobilisé environ 50 milliards de FCFA. Cette hausse est due notamment :
à la multiplication des bulletins de vote (13 visages au lieu de 9 en 2018),
à la logistique électorale (impression de 12 à 15 millions de bulletins, urnes, scellés, kits électoraux),
à l’extension du fichier électoral (près de 9 millions d’électeurs inscrits),
et à l’augmentation des coûts de sécurité, en particulier dans les régions du Nord-Ouest, Sud-Ouest et Extrême-Nord.
Financement public des campagnes
Conformément au code électoral camerounais, chaque candidat reçoit une subvention de l’État pour sa campagne :
une première tranche forfaitaire (non remboursable) de 15 millions de FCFA,
et une seconde tranche variable, remboursable selon les résultats obtenus (pour ceux qui franchissent le seuil requis de 5%).
Soit un minimum de 195 millions de FCFA à distribuer aux 13 candidats. Cela exclut les frais annexes : transport officiel, encadrement, sécurité individuelle, couverture médiatique nationale.
Lourd dispositif logistique et humain
Le scrutin nécessite :
25 000 bureaux de vote à travers le pays,
près de 100 000 agents électoraux (présidents de bureau, secrétaires, assesseurs, logisticiens, etc.),
des matériels sensibles sécurisés, transportés dans plus de 300 arrondissements souvent enclavés,
la formation et le déploiement d’observateurs, membres du contentieux et du personnel judiciaire.
Ces postes représentent près de 60% du budget électoral total.
Un pluralisme qui divise autant qu’il coûte
Sur le plan politique, le coût du pluralisme dépasse les finances. Il y a le risque d’éparpillement de l’opposition, avec des candidatures peu structurées, parfois symboliques, qui diluent les voix. Cela rend la lisibilité politique difficile et l’efficacité de l’opposition moindre. Pour certains analystes, il s’agit d’un « pluralisme de façade », coûteux mais peu porteur d’alternance.
Néanmoins, d’autres soulignent que ce prix est celui d’une démocratie inclusive, dans un pays où la participation politique reste une conquête lente.
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