À quelques mois de la présidentielle de 2025, Paul Biya, chef de l’État camerounais et président national du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), a convoqué pour le vendredi 18 juillet une réunion du bureau politique du parti au pouvoir. Particularité notable : la rencontre se tiendra dans un espace d’ordinaire réservé aux délibérations gouvernementales.
Ce format restreint, rassemblant les membres les plus influents du parti présidentiel, laisse entrevoir une séquence politique déterminante dans un contexte d’interrogations sur la possibilite ou non de Paul Biya de pouvoir terminer son mandat, dans le cas où il gagnerait cette élection présidentielle, prévue en octobre. À 92 ans, le président camerounais, au pouvoir depuis 1982, est toujours dans son silence habituel.
Plusieurs sources internes évoquent une réunion « d’évaluation stratégique », axée sur la mobilisation du parti, les ajustements dans les coordinations régionales et l’encadrement du processus électoral à venir. Mais certains observateurs y voient aussi une possible entrée en scène de quelques personnalités pour remplacer les membres décédés. Le président national devra également recadrer quelques personnalités n’ayant pas compris le bien fondé de la solidarité entre membres, et la possibilité du chef de l’État pour fixer la ligne du parti, voire préparer une transmission encadrée du pouvoir.
Le choix du lieu – le cœur symbolique de l’exécutif – conforte l’idée d’un resserrement du cercle décisionnel autour du président et de son noyau dur. Ce déplacement du débat politique vers le domaine présidentiel souligne une fois de plus la confusion persistante entre l’État et le parti.
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