Mvila (Cameroun) – À quelques semaines de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, le ministre camerounais des Forêts et de la Faune, Jules Doret Ndongo, a procédé à l’inauguration de deux nouveaux bâtiments flambant neufs à Ebolowa et à Ambam, dans les départements de la Mvila et de la Vallée du Ntem. Ces infrastructures, destinées à abriter les délégations départementales de son ministère, s’inscrivent dans un vaste plan de modernisation de l’administration territoriale.
D’une architecture contemporaine et arborant des finitions dites « chics », ces édifices impressionnent tant par leur esthétisme que par leur fonctionnalité. Pour Jules Doret Ndongo, il s’agit d’un « signal fort » de l’engagement du Président Paul Biya à renforcer la présence de l’État dans les régions périphériques et à améliorer les conditions de travail des agents publics.
Mais l’initiative suscite aussi des lectures politiques. Organisées à grand renfort médiatique et en présence de notables locaux, les cérémonies ont parfois pris des allures de meetings. Dans un climat de campagne électorale rampante, certains y voient une opération de charme destinée à galvaniser l’électorat du Sud, bastion traditionnel du pouvoir.
« Ce n’est pas que de la brique et du ciment, c’est une stratégie de visibilité », glisse un observateur politique basé à Yaoundé.
Reste à savoir si ces gestes administratifs suffiront à compenser le désenchantement d’une partie de la population face aux défis persistants : emploi, accès à l’eau, routes, ou encore lutte contre la corruption forestière. Pour l’instant, le pouvoir affiche sa modernité. L’électorat, lui, tranchera dans les urnes
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