C’est une décision aussi rare que fracassante. Le 14 juillet 2025, le Comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (UMAC) a annoncé l’annulation pure et simple du concours de recrutement des Agents d’encadrement supérieur (AES) de la BEAC, organisé en 2022. Une claque institutionnelle qui met en lumière les failles de gouvernance au sein de la banque centrale régionale.
Retour sur une affaire devenue embarrassante.
En octobre 2021, la BEAC lance officiellement le concours AES, censé renforcer ses effectifs avec des profils de haut niveau issus des six États membres de la CEMAC. Les premières alertes apparaissent dès la phase de présélection, en janvier 2022, avec des candidatures douteuses admises sur fond de favoritisme présumé. En août 2022, les épreuves écrites se déroulent dans un climat tendu, entaché de fuites d’épreuves et de surveillance inégale selon les centres. En décembre 2022, les résultats provoquent une levée de boucliers : plusieurs regroupements de candidats dénoncent des irrégularités massives, et saisissent les autorités communautaires.
Pendant plus d’un an, la direction générale de la BEAC tente d’étouffer l’affaire, mais en coulisses, les tensions montent entre États membres. En juin 2025, face au blocage, le Comité ministériel de l’UMAC entre en scène. Après audit et auditions, la sentence tombe : le concours est annulé et un nouveau processus doit être lancé, dans un esprit de transparence et d’équité.
Ce revers retentissant questionne l’équilibre des recrutements à la BEAC et ravive les débats sur la représentativité des États au sein des institutions de la CEMAC. Un test de crédibilité pour l’avenir de la gouvernance régionale
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