Le Conseil Électoral d’Élections Cameroon a validé ce samedi 26 juillet la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle du 12 octobre 2025. Si la candidature de Paul Biya ne surprend personne, celle de plusieurs autres figures, anciennes ou nouvelles, donnent un aperçu d’un scrutin à la fois pluraliste et incertain.
Voici les profils des 13 candidats retenus.
Paul Biya (RDPC)
À 92 ans, le chef de l’État en exercice brigue un huitième mandat consécutif. Président depuis 1982, Paul Biya se présente comme le garant de la stabilité dans un pays en proie à des défis sécuritaires et économiques. Malgré son âge et les critiques sur l’usure du pouvoir, il conserve une base solide, notamment dans les zones rurales et parmi les partisans de la continuité.
Cabral Libii (PCRN)
Le jeune leader du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) se présente comme le héraut d’une nouvelle génération. À 44 ans, il espère capitaliser sur son implantation dans la jeunesse urbaine et rurale, et sur sa rhétorique anti-système. Sa campagne promet un « Cameroun réconcilié avec lui-même » et une refonte institutionnelle.
Joshua Osih (SDF)
Successeur de John Fru Ndi à la tête du Social Democratic Front, Joshua Osih défend un programme social-démocrate axé sur la réforme du fédéralisme, la lutte contre la corruption et la relance économique. Ancien député, il veut relancer la crédibilité du SDF, aujourd’hui en perte de vitesse.
Serge Matomba (PURS)
Candidat du Peuple Uni pour la Rénovation Sociale, Serge Matomba, 45 ans, mise sur son image de technocrate sérieux. Proche des milieux économiques, il plaide pour une gouvernance rigoureuse, un partenariat renforcé avec la diaspora et la modernisation du tissu industriel.
Akere Muna (UNIVERS)
Avocat international et figure de la société civile, Akere Muna revient dans la course après son retrait en 2018 au profit de Maurice Kamto. À 72 ans, il espère fédérer les modérés autour d’un discours de bonne gouvernance, de réformes constitutionnelles et de moralisation de la vie publique.
Tomaino Ndam Njoya (UDC)
Veuve de l’historique Adamou Ndam Njoya, Tomaino Ndam Njoya incarne la continuité du projet de l’Union Démocratique du Cameroun (UDC). Peu connue du grand public, elle porte une vision inclusive du pouvoir, axée sur l’éducation, l’équilibre régional et l’autonomisation des femmes.
Jean-Michel Zipang (MP)
Fondateur du Mouvement Progressiste, Jean-Michel Zipang est un intellectuel et militant associatif. Il propose une économie de transition écologique, la protection du patrimoine culturel camerounais, et un recentrage sur la souveraineté économique.
Pierre Kwemo (UMS)
Homme d’affaires et ancien député, Pierre Kwemo se présente comme un entrepreneur engagé. Fort de son expérience municipale à Bafang, il veut réconcilier le développement local et les impératifs de l’État. Candidat du parti UMS, il insiste sur le soutien aux PME et la décentralisation.
Issa Tchiroma Bakary (FSNC)
Ex-ministre de la Communication et allié du pouvoir, Tchiroma se positionne cette fois en solo sous la bannière du Front pour le Salut National du Cameroun. Orateur redoutable, il défend une vision nationaliste et inclusive, tout en martelant sa loyauté envers la République.
Bello Bouba Maïgari (UNDP)
Ancien Premier ministre et doyen de la scène politique (77 ans), Bello Bouba Maïgari représente l’Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (UNDP). Il mise sur son ancrage dans l’Adamaoua et sa modération politique pour séduire l’électorat du septentrion.
Ateki Seta Caxton (PAL)
Candidat du Parti de l’Action Libérale, Ateki est un juriste anglo-saxon peu connu du grand public. Il entend remettre en avant la question anglophone sous un angle constitutionnaliste, tout en prônant un retour au fédéralisme et à l’État de droit.
Jean Blaise Bougha (MCNC)
Représentant du Mouvement Citoyen National Camerounais, Bougha se veut l’expression des couches populaires urbaines. Il milite pour une justice sociale plus équitable, la lutte contre le chômage des jeunes et la promotion des droits civiques.
Iyodi Emmanuel (FDC)
Le plus discret des candidats, Iyodi représente le Front des Démocrates Camerounais (FDC). Enseignant de formation, il plaide pour un système éducatif rénové, une fiscalité citoyenne et une réforme profonde des institutions.
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