Dans les derniers soubresauts d’un régime un peu fatigué, ce ne sont pas les corrompus notoires ni les incompétents notables qui sont inquiétés. Non. Ce sont les rares esprits lucides, rigoureux et encore capables d’une loyauté critique qui se retrouvent dans le viseur. Jules Doret Ndongo, ministre des Forêts et de la Faune, en est l’exemple criant.
Homme discret, fidèle au chef de l’État mais exigeant dans l’action publique, Ndongo incarne ce que certains membres du régime n’aime plus : la compétence enracinée, la loyauté sans flagornerie, et une certaine vision de l’intérêt général. À travers ses fonctions, il a souvent tenté de concilier impératifs économiques, protection des écosystèmes et survie des communautés riveraines. Mais dans les
hésitations de la transition non dite, sa rigueur fait peur. Sa stature inquiète. Son profil dérange.
Certains cherchent désormais à le salir, à l’isoler, à le pousser vers la sortie sous prétexte d’ambitions qu’il n’a jamais affichées. Une cabale bien connue dans les fins de règne, quand ceux qui savent encore penser deviennent suspects. Trop compétents, donc potentiellement dangereux. Trop loyaux à l’État, donc pas assez serviles envers les clans.
La vérité est simple : dans un système miné par les calculs d’après-Biya, Jules Doret Ndongo est l’un des rares à pouvoir encore parler au nom de l’État, et non d’un cartel. Et c’est précisément pour cela qu’on veut l’abattre politiquement.
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