Sous la houlette de la Commission bancaire d’Afrique centrale (COBAC), les établissements de crédit camerounais sont soumis à une batterie de règles prudentielles de plus en plus contraignantes. Objectif : prévenir les crises et renforcer la solidité du secteur.
Au cœur de ce dispositif figure le ratio de solvabilité, fixé à un minimum de 8 % des fonds propres par rapport aux engagements pondérés par les risques. Pour les banques dites systémiques, des exigences supplémentaires s’appliquent, avec des « coussins » de capital allant jusqu’à 2,5 %. Ces mesures s’inscrivent dans le cadre de la transposition progressive des normes de Bâle III au sein de la CEMAC.
Autre pilier : la liquidité. Les établissements doivent couvrir 100 % de leurs engagements à court terme avec des actifs liquides, tout en veillant à financer les crédits à long terme avec des ressources stables. Les prêts à un client unique ne doivent pas dépasser 45 % des fonds propres, tandis que les crédits aux actionnaires ou dirigeants sont strictement encadrés.
La BEAC, en tandem avec la COBAC, mène des contrôles réguliers sur place et à distance. Des stress tests sont exigés, et la transparence financière devient une obligation.
Mais malgré cet encadrement, plusieurs banques opèrent en marge des règles, notamment sur la concentration des crédits. Pour les autorités, l’enjeu est clair : assurer la stabilité du système sans étouffer la rentabilité.
Dans ce contexte, la prudence bancaire est moins une option qu’une nécessité stratégique.
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