La Banque africaine de développement a mis en place une ligne de garantie auprès d’Ecobank Centrafrique pour faciliter l’accès au crédit des opérateurs économiques centrafricains engagés dans le commerce international.
Ce mécanisme, discuté lors d’une réunion à la Chambre de commerce de Bangui le 17 avril, vise à soutenir les Petites et moyennes entreprises (Pme) en leur offrant des garanties financières pour leurs transactions à l’international. Dr Sébastien Théophile Mangélé, représentant de la Banque Africaine de développement (Bad), explique que cette initiative ne consiste pas en un prêt direct, mais en une « lettre de confort » permettant à Ecobank d’accorder plus facilement des crédits. « La signature d’Ecobank est renforcée grâce à notre garantie, ce qui rassure ses partenaires », précise-t-il. Les critères de sélection des bénéficiaires restent toutefois du ressort d’Ecobank, qui évaluera les dossiers selon ses propres normes de risque. Cédric Nganawara, directeur des Pme-Pmi chez Ecobank, souligne que cette ligne de crédit cible spécifiquement les entreprises impliquées dans l’import-export, un secteur crucial pour la Centrafrique, dont 80 % des marchandises sont importées. « Ce mécanisme permet aux Pme de soulager leur trésorerie en évitant des paiements immédiats. Elles peuvent ainsi étaler leurs remboursements tout en sécurisant leurs transactions », ajoute-t-il.
Robert Ngouki, président de la Chambre de l’industrie, des mines et de l’artisanat, salue cette opportunité mais appelle les opérateurs à se structurer pour en bénéficier. « Ils doivent régulariser leur situation fiscale, ouvrir un compte bancaire et préparer des dossiers solides. Les fonds sont disponibles, mais il faut être éligible », insiste-t-il. Ce projet s’inscrit dans une stratégie plus large de la Bad pour dynamiser le secteur privé centrafricain, souvent freiné par le manque de liquidités et la méfiance des institutions financières. En garantissant les risques, la Bad espère inciter Ecobank à octroyer davantage de crédits, stimulant ainsi les échanges commerciaux et l’économie locale