Dans le cadre de la mise en œuvre du Projet de Développement des Chaînes de Valeurs Agricoles, l’entreprise a perçu une avance de démarrage de près de 300 millions de FCFA depuis le 10 juillet 2019, sans avoir réalisé les travaux jusqu’à date.
Accusé, levez-vous ! Les dirigeants de l’entreprise SOTRAC S.A. seront bientôt appelés à la barre, devant la justice camerounaise. Ils sont soupçonnés de malversations financières dans le cadre du Projet de Développement des Chaînes de Valeurs Agricoles (PDCVA). Au terme d’un examen par la Chambre des Comptes de la Cour suprême du Cameroun (CDC) de la gestion de ce projet sur la période 2017-2022, il ressort que l’entreprise SOTRAC S.A. a perçu une avance de démarrage d’un montant net de 276 836 926 FCFA depuis le 10 juillet 2019, sans avoir réalisé les travaux jusqu’à date. Dans un récent rapport, la juridiction financière annonce « la transmission au Procureur Général près la Cour Suprême d’une procédure pour faute pénale à l’encontre de l’entreprise SOTRAC S.A. ».
En effet, le PDCVA a lancé le 28 mai 2018 un appel d’offres national ouvert pour des travaux de réhabilitation de 174,84 Km de pistes rurales dans le département de la Sanaga maritime, Région du Littoral. Par décision du 8 mai 2019, le coordonnateur national du PDCVA, Mahamat Abakar, à l’époque, a attribué le troisième lot dudit marché. Le lot en question portait sur le tronçon n°9 : Poutloloma-Malo-Ngonga-Njong soit un linéaire de 49,5 Km. D’un coût total de 1 030 208 969 FCFA TTC, les travaux devaient être en neuf mois. Soit du 10 juillet 2019 au 10 mars 2020. Malheureusement pour l’entreprise, ses dirigeants et les responsables du PDCVA, la descente sur le terrain des enquêteurs de la CDC a révélé qu’aucun travail n’avait été exécuté à date. Pour la juridiction, la question est désormais de la compétence du Procureur Général près la Cour Suprême qui doit ouvrir une « procédure pour faute pénale à l’encontre de l’entreprise SOTRAC S.A. » Moult tentatives de contacter l’entreprise mise en cause sont restées vaines. Le contact téléphonique indiqué par le PDCVA serait erroné !
Bien plus, la société SOTRAC S.A n’est pas seule dans le collimateur de la Chambre des comptes. Les premiers responsables du PDCVA ont également été épinglés pour des fautes de gestion. Il leur est reproché à la première équipe fiduciaire (2017-2020) conduite par l’ingénieur général d’agriculture Hors Echelle et Economiste, Mahamat Abakar, les faits de « paiement des indemnités au personnel du Projet en violation de la Décision n°00146/MINADER/CAB du 23 février 2017 fixant les indemnités de carburant, de téléphone et indemnités journalières de déplacement au profit du personnel du PDCVA ». Selon les analystess de la CDC, « il en a résulté un trop perçu de 10 885 000 FCFA sur l’échantillon de 50 000 000 FCFA » retenu par la Chambre des Comptes. » Autre grief porté par la CDC, le « recours abusif à la procédure de billetage par l’UCP ayant donné lieu à des manipulations injustifiées de 300 828 118 F CFA en espèces par les agents du PDCVA. »