Le ministre du Commerce centrafricain a convié les associations des consommateurs pour discuter de la hausse vertigineuse des prix des produits de première nécessité.
Le ministre centrafricain du Commerce, Thierry Patrick Akoloza, a organisé une rencontre il y a quelques jours seulement avec les représentants des associations des consommateurs à Bangui. L’objectif affiché, calmer l’inquiétude face à l’envolée des prix du riz, de l’huile ou encore des produits surgelés. Mais peut-on sérieusement croire qu’une simple discussion suffise pour renverser une tendance qui s’enracine dans des problèmes structurels bien plus graves ? Cette initiative, bien qu’habilement médiatisée, donne impression d’un pansement sur une plaie béante. La flambée des prix ne trouve pas son origine dans les étals des marchés, mais dans un enchaînement de facteurs que le ministère semble soigneusement éviter d’aborder.
Un Comité permanent : Solution ou écran de fumée ?
La création d’un Comité de concertation permanente, réunissant le ministère, les associations et d’autres secteurs comme les transports ou les finances, est annoncée lors de la réunion comme une avancée. Ce comité devra veiller au respect des prix homologués, contrôler la qualité des produits et sensibiliser les citoyens. Mais comment imaginer qu’un tel dispositif puisse fonctionner efficacement quand les véritables leviers de la crise restent intouchables ? Le prix des carburants par exemple a doublé, entraînant une hausse inévitable des coûts de transport. Les commerçants, écrasés par ces frais, répercutent logiquement l’augmentation sur les produits. Pourtant, le ministre du Commerce reste muet sur cette réalité, préférant se concentrer sur des mesures cosmétiques comme le contrôle des prix. Est ce vraiment sérieux de demander aux commerçants de vendre à perte, alors qu’ils subissent eux-mêmes les conséquences d’un système défaillant ?