Malgré des performances positives dans certains pays pétroliers, la sous-région fait face à une détérioration globale de ses comptes extérieurs. La balance des transactions courantes des pays de la Cemac a atteint 6,8 % du PIB en 2024, contre 7,9 % un an plus tôt, selon le rapport de politique monétaire publié en mars 2025 par la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac). Ce recul de 1,1 point, équivalant à une contraction annuelle de 7,9 %, illustre une détérioration de la position extérieure globale de la sous-région. Pourtant, le Tchad et le Gabon ont tiré leur épingle du jeu. Grâce à des recettes pétrolières soutenues par des cours mondiaux favorables, ces deux pays ont affiché des soldes positifs, contribuant fortement à la performance globale de la Cemac. Le Cameroun a enregistré une légère amélioration, mais sa balance reste déficitaire à hauteur de 2,9 % du PIB. La situation est plus préoccupante au Congo-Brazzaville, avec un déficit de 10,3 %, malgré sa dépendance au pétrole, tandis que la Centrafrique et la Guinée équatoriale affichent respectivement des soldes négatifs de 10,8 % et 5,2 %. Ces chiffres révèlent les disparités structurelles persistantes entre les économies de la Cemac et leur vulnérabilité face aux chocs extérieurs, notamment dans les pays non pétroliers ou politiquement instables.
En dépit de ces déséquilibres, la position extérieure de la zone monétaire s’est renforcée. La balance des paiements vis-à-vis de l’extérieur a été excédentaire de 202 milliards de FCFA, traduisant une amélioration des flux de capitaux. Dans le même temps, les réserves de change ont progressé de 455,1 milliards de FCFA, sous l’effet conjugué des remises de dettes et du règlement d’arriérés. Cependant, ces réserves ne couvrent toujours pas cinq mois d’importations, un seuil jugé critique pour la résilience économique. La Beac insiste sur la nécessité de renforcer la gestion des réserves de change et de poursuivre les réformes structurelles. La coordination des politiques budgétaires, la diversification des économies nationales et une meilleure intégration régionale apparaissent comme des leviers majeurs pour stabiliser les comptes extérieurs et accompagner une croissance plus inclusive et durable au sein de la Cemac.