En priorisant l’investissement, le plan régional de développement de l’Ouest vise à créer un environnement propice à la croissance économique, à la création d’emplois, à l’amélioration des conditions de vie et à la promotion de l’identité de la région. L’ambition du conseil régional est de positionner l’Ouest comme locomotive du développement des régions du Cameroun.
« Investissez à l’Ouest, Terre d’opportunités ». Le thème de la deuxième édition des Rencontres d’échanges, de découverte et d’exhibition de la Région de l’Ouest (Redeo), organisées du 13 décembre 2024 au 5 janvier 2025 par le Conseil Régional de l’Ouest, est un appel à la mobilisation des forces vives, de la diaspora, des partenaires au développement et des investisseurs publics et privés pour la valorisation des atouts de cette région du Cameroun. Réputée pour ses fastueuses cérémonies des funérailles, un des marqueurs de son riche patrimoine culturel et cultuel, la région de l’Ouest présente également de des potentialités dans les autres domaines socio-économiques et environnementaux.
Le budget initial du Conseil régional pour l’exercice 2025, d’un montant de 5,224 milliards de FCFA (+0,54%) prévoit d’ailleurs la création d’une société régionale d’investissement. Ce devrait être la figure de proue du Plan régional de Développement de l’Ouest (PRD-Ouest). 77,71% de ce budget sera affecté aux investissements. Ce qui donne une idée la place de l’investissement dans la stratégie de développement du président du conseil régional, Dr Jules Hilaire Focka Focka. L’organisation des Redeo, plus grand forum économique et culturel de la région, vise à « présenter ses potentialités pour attirer les investisseurs à y créer des richesses. »
Par exemple, explique Dr Focka Focka, la région de l’Ouest dispose des terres fertiles favorables aux activités agropastorales. En identifiant l’agriculture comme secteur à fort potentiel d’emplois et de revenus, le Conseil régional espère attirer les opérateurs économiques à investir non seulement dans la production mais aussi dans la transformation des produits agricoles afin de créer plus de valeur ajoutée et d’emplois.
Allô la diaspora…
L’autre secteur prioritaire est l’énergie électrique. « Nous voulons produire 40 mégawatts supplémentaires. Car si nous voulons développer notre région, il est question d’avoir l’énergie en qualité et en quantité suffisante, or jusqu’à présent ce n’est toujours pas le cas », indique le président du Conseil régional. Ce dernier compte également sur le riche patrimoine (chefferies, musées, cases patrimoniales, festivals, artisanat, etc.) culturel de l’Ouest pour développer l’écotourisme qui permettra à la région d’engranger des revenus.
Pour la valorisation de ces potentialités socio-économiques et culturelles, le chef de l’exécutif régional et son bureau estiment à 6000 milliards de FCFA les investissements nécessaires sur le quinquennat 2022-2027. Pour ce faire, « nous comptons sur le dynamisme de nos ressortissants, notamment les milliardaires de notre région pour impulser son développement », explique Bernard Fongang, questeur au Conseil régional de l’Ouest. La diaspora camerounaise regroupée au sein du Haut conseil des Camerounais de l’extérieur (HCCE) est également sollicitée ainsi que les entreprises publiques et privées pour la réalisation des projets en partenariats public-privé.
Un appel qui semble trouver un écho favorable au sein de la diaspora. « La diaspora camerounaise a un potentiel énorme que ce soit sur le plan financier, sur le plan intellectuel, sur le plan stratégique et sur plusieurs autres plans mais ce potentiel n’a pas encore été optimisé et nous sommes sur le terrain pour travailler à cette fin. »
Région de l’Ouest : Terre d’opportunités
Le diagnostic territorial de la Région de l’Ouest publié en décembre 2019 par le ministère de l’Économie, de la planification et de l’aménagement du territoire a mis en exergue les atouts socio-économiques de la région. Il s’agit notamment de « l’existence d’un climat favorable au développement (à la pratique de l’agriculture, tous types d’élevage, tourisme, etc.) ; un important potentiel géo touristique, susceptible de promouvoir le développement d’une économie touristique Régionale ; la présence de plans d’eau navigable, offrant des potentialités pour le transport fluvial, notamment entre le Département du Noun et la Région de l’Adamaoua ; un potentiel important pour la petite hydroélectricité, la production de l’énergie éolienne et solaire ; des ressources agro-pédologiques abondantes (terres arables, terres irrigables, bas-fonds et marécages) ; des conditions climatiques favorable à la sylviculture des essences à croissance rapide ; la forte présence de forêts sacrées qui favorise la conservation de certains massifs forestiers et périmètres de reboisement dans la Région ; un important potentiel en matériaux de construction, de viabilisation et d’ornementation de qualité (pierres/basalte et granite, sables, pouzzolanes, latérites, etc.) ; un contexte géologique très favorable à la présence de minéralisations conséquentes ; la présence du gisement de bauxite de Fonto Tongo, de taille importante et ayant un bon couple tonnage-teneur ; une population jeune et scolarisée, avec des compétences dans des domaines diversifiées et pouvant constituer des ressources humaines qualifiées pour répondre aux besoins des investisseurs et des entrepreneurs ; la culture de rassemblement et de l’action collective ; l’existence d’un maillage routier permettant de rallier les Régions du Nord-Ouest, Sud-Ouest, Centre ; Littoral et Adamaoua. »